lundi 7 septembre 2009

Le croc-en-jambe de Bayrou

Je ne peux, pour commencer ce blog, m'empêcher de réagir à la dérive de François Bayrou.

Pour être franc, j'étais tenté par l'aventure centriste car je suis un déçu de Sarkozy. J'attendais un président de la République, nous avons un habitant de l'Elysée, un profiteur institutionnel, qui confond la mission suprême qui lui est confiée avec un monopoly géant où il parade sans pudeur. Ayant milité à ses côtés pour enrayer une dérive sociétale, je ne pouvais que quitter la rue dela Boétie avec un sentiment de déception.

Alors me voilà flirtant avec le MoDem, ce qui ne manque pas de charme pour l'homme des télécom que je suis. Me voilà rencontrant un adjoint, président de fédération, m'impliquant dans la mesure de mes possibilités, voyant dans les européennes un nouveau terrain d'idées, un nouveau terreau pour fertiliser les jeunes pousses et redonner de la sève aux vieilles souches. A la sortie du livre de Bayrou, Abus de pouvoir, je pressentais le début d'un réglement de comptes néfaste. Puis survint le dérapage, grossièrement amplifié et déformé par les médias, certes, mais dérapage tout de même, face à Coen-Bendit. Et la claque de l'élection, alors que les tendances montraient la renaissance du centre. Mais une bataille perdue peut enseigner bien plus au perdant qu'au vainqueur.

J'espérais une réorganisation profonde du MoDem lors de ces universités d'été. Bayrou a choisi de vendre son âme au diable : il tend la main à la gauche, à un PS moribond. Il poursuit son travail de vengeance personnelle à l'encontre de Sarkozy, sans tenir compte des militants, des adhérents et de ceux qui ont choisi le centre précisément pour sortir de la logique gauche-droite dont notre vie politique souffre. Un chef, quel qu'il soit, ne peut nourrir dans ses décisions un intérêt personnel, il est là pour la collectivité qui lui donne sa confiance. qui plus est en politique. L'abus de pouvoir qu'il dénonce, il en est aujourd'hui le chef de file, le porte-drapeau. Lui, le pourfendeur du profit institutionnel que j'aurais pu suivre fait un croche-pied minable à ceux qui voyaient en sa personne un porteur de valeurs plus tournées vers l'individu.

En l'occurence, c'est uniquement vers lui qu'il se tourne, et il est bien au centre de sa petite personne. Qu'il y reste. Il n'a pas l'envergure du grand homme politique qu'il prétend être.

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